Le Matou

Comme je vous l'ai déjà dit, je fais en sorte de ramener de mes voyages un ou deux livres d'un auteur du crû, histoire, d'une part, d'élargir ma culture littéraire et, d'autre part, de revivre une fois rentrée quelques bouts de vie du pays que j'ai quitté.

De mon voyage au Canada, j'ai donc ramené un gros bouquin : Le Matou, d'Yves Beauchemin.

Pour faire court, c'est l'histoire d'un jeune couple de Québecois qui achète un restaurant, en plein coeur de Montréal, la Binerie, sur conseil d'un vieux monsieur qui s'avèrera être le méchant de l'histoire, les roulant tous les deux dans la farine en récupérant le restaurant. Les quelques temps où Florent et Elise occupent le restaurant, ils feront la connaissance de Monsieur Emile, un petit garçon alcoolique et mal-né mais attachant et de son chat, un gros matou. S'en suivra un certain nombre de rebondissements, où des personnages hauts en couleur participeront à l'aventure des deux jeunes mariés.

L'histoire est une sorte de conte moderne, alliant les codes européens et le folklore québécois que j'ai adoré retrouver. La gouaille et le parler du Québec est bien retranscrit dans le livre et permet de bien se plonger dans l'ambiance de Montréal. J'ai trouvé une certaine ressemblance avec un certain Oliver Twist même si, dans le cas présent, l'histoire n'est point centrée sur le garçon. Mais, l'écriture, les personnages pourraient sortir d'un livre de Dickens. Le méchant Ratablavasky m'a immédiatement fait penser à Fagin, le méchant d'Oliver Twist... Cet humoir noir mais léger qui présente la misère d'une façon criante et drôle à la fois fait très "Dickens". Florent, le héros, est brave, pas méchant mais pas totalement sain non plus, un peu gris dans ses actes mais courageux, bref, un monsieur tout le monde, ni trop brillant ni trop noir.

Je ne peux que recommander ce "petit" conte (comptez quand même près de 700 pages), qui est devenu un best-seller dès sa sortie en 1981.